Cézorzinski est venu à la peinture abstraite il y a quelques années à peine et il y excelle, laissant à l’observateur le libre choix du sujet, selon l’humeur,le moment. Sur des toiles de lin de moyenne à grande taille, il pétrit en profondeur huiles et glycero qu’il fait brillamment danser avec la lumière.
Sa puissance créatrice est concentrée au milieu de ses toiles et se diffuse avec abondance vers les contours. Dans un jaillissement quasi métaphysique, l’énergie émerge des noires profondeurs du centre pour inonder et envahir l’entièreté de la toile de nuances sans fin et subtiles de la tonalité dominante, tel un ballet ininterrompu à l’esthétique jamais altérée. Le mouvement, la vitesse, la puissance créatrice sont toujours présents et se propagent irrésistiblement au-delà des pourtours de la toile. La sensation de générosité et d’abondance qui se dégage de ses tableaux est mise en relief grâce à la superposition de couches successives de matière travaillée longuement et en profondeur, technique qu’il a enrichie au cours de sa période précédente consacrée à des sujets ethniques et figuratifs.
Cette richesse n’est jamais lourde, ni épaisse. L’équilibre et l’harmonie dominent, constituant un ensemble à l’esthétique sûre et recherchée.
Jean-Philippe Masserann,
auteur du livre : "Les Princes de Bonneval et le citadin" - Editions THOT